Poèmes de jeunesse

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Cinéma.

Le héros, sur l’écran, est toujours invincible.
Quels que soient les exploits, sûrement impossibles,
Sauter sur un cheval ou du haut d’un ravin,
Arrêter un taureau furieux de ses mains,
Eviter les sagaies de cent vingt cannibales,
Rien ne peut l’arrêter. Il passe entre les balles.

Mais tout ça, c’est du cinéma…


Et le héros s’avance. Il est irrésistible.
Pas une femme ne peut rester insensible
A sa puissante aura, son étrange renard.
A se mettre à l’aimer, nulle n’est en retard.
Même la pire infâme et puis la plus cruelle,
Se pâme incontinent sous sa froide prunelle.

Bien sûr, mais c’est du cinéma…


La vie est un théâtre où la foule s’avance.
La mort est tout au bout, on le sait par avance.
Dans cette foule, un homme est là qui la contemple,
Comme un Grand Pontife sur les marches du temple.
Mais voici qu’apparaît, fugitive, au passage,
Une jeune fille, blonde, fragile et sage.

Et je me fais mon cinéma…


Elle va bien m’aimer, si je l’aime déjà.
Elle est vraiment tout comme je l’envisagea.
Elle est venue vers moi, simple jouet du sort,
Et notre amour ne peut que prendre son essor.
Un soir prochain, je vais lui parler librement.
Elle va me tomber dans les bras, sûrement…

Arrête un peu ton cinéma !

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© Vincent Herelle 2016