Poèmes de jeunesse

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Faut-il en croire tes yeux ?

Tu me regardes, moi je fonds.
Quand tu ouvres tous grands tes yeux,
Qui ne sont ni marron, ni bleus,
Je plonge en un gouffre profond.
Et je serais vraiment heureux
Si je pouvais croire en tes yeux.
Mais que penses-tu, dans le fond ?

Je connais ton intelligence
Et ta feinte fragilité.
Tu m'apparais, sans t'en douter,
Comme un rocher dans mon errance.
Mais est-ce donc timidité
Qui te retiens en vérité
De répondre à mon espérance ?

Je voudrais croire que nous deux
Pourrons bien cheminer ensemble.
Je sais qu'au fond tu me ressembles
Que vivre ne t'est pas sérieux.
Je crois au sort qui nous rassemble,
Que mon avenir te ressemble,
Mais faut-il en croire tes yeux ?
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© Vincent Herelle 2016