Les Vendanges de l'Autobus

.

L'épervier.

Parmi les noirs sapins, dans un décor sauvage,
Comme un guetteur dressé sur le haut de sa tour,
Sur son arbre debout, sentinelle un autour
Dans le guet familier de l'instant du carnage.

Souffle le vent du Nord, il demeure immobile,
Guettant la proie fugace à l'ombre du sapin,
Le petit saut tendu d'un lièvre ou d'un lapin,
Ou d'un raton perdu la démarche débile.

Il attends, quand le soir devient mélancolique,
Tandis que le jour baisse et que le ciel rougit.
Soudain, dans les sapins, une lune a surgi.
Longue sera ta veille, épervier famélique!

Mais l'épervier possède et le temps et l'espace.
Il prends son vol et tourne et nul ne peut savoir,
Quand il cercle si haut qu'à peine on peut le voir,
Ce qu'au fond de son coeur peut cacher le rapace.

De cette ruine, ici, l'on ne voit que du lierre;
Mais, du dessus, l'on voit des fossés et des cours.
Quand l'éclair de son vol interromps le parcours,
L'épervier foudroyé tombe comme une pierre.
.

Retour à l'accueil des Vendanges de l'Autobus

Retour au menu général

© Vincent Herelle 2016