Poèmes de jeunesse

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Un petit homme.

Le petit homme en noir, à la langue de sang,
Que l'on disait en deuil du monde et de lui-même,
Désirait qu'après lui les gens marchent en rang,
Les yeux toujours fixés dessus ses lèvres blêmes.

Il était professeur, se voulait pédagogue,
Mais ne tolérait pas que quelqu'un lui résiste.
Alors, il attaquait et, trop bon psychologue,
Frappait à l'endroit même où la marque persiste.

Pour attaquer l'amante, il critiquait l'amant.
Il poussait le sarcasme à se perpétuer.
Humiliant toujours, quelque soit le moment,
A-t-il jamais compris qu'il aurait pu tuer ?

Je n'ai pas oublié le coup qu'il m'a donné.
Je sais que, ce soir là, j'aurais pu me détruire.
Malgré les ans passés, je n'ai pas pardonné :
Un maître ne doit pas en profiter pour nuire.
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© Vincent Herelle 2016