Les Vendanges de l'Autobus

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L'an prochain, souviens-toi.

(1993, sur l'anniversaire de la libération de Marseille)


L'an prochain, souviens-toi, ce sera cinquante ans
Que se levait l'aube d'un matin de géants:
Hors des chalands ventrus vautrés sur le rivage,
Des étranges soldats escaladaient la plage:
Ils étaient tous vêtus comme d'Américains
Mais en français toujours chantaient "Les Africains".

Et les vieux marseillais écrasent quelques larmes
Au souvenir du jour où tonnèrent les armes,
Voyant ces messagers d'un céleste transport
Comme, après le Faron, venant sur le Vieux Port,
Une vague d'espoir qui balayait le drame
Et venait se jeter aux pieds de Notre Dame.

Après être à la peine, ils furent à l'honneur
De s'incliner devant la Mère du Seigneur.
Et puis ce fut la froid, la boue et la souffrance,
Qu'il subirent aussi par amour de la France,
Avant de retourner vers ce pays lointain:
Ce sera cinquante ans, souviens-toi, l'an prochain.
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© Vincent Herelle 2016