Poèmes de jeunesse

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Sous les cendres.

Un moment a suffi. Si ce n'est pas logique,
Ce n'en est pas moins vrai, ce qui fait le tragique.
Un moment… Est-ce sûr ? Peut-être les années
N'avaient point effacé des flammes condamnées
Autrefois d'un souris, un regard méprisant.
Tu sais que, moi aussi, j'ai changé ces dix ans.

Je ne suis plus de ceux, le cœur en amadou,
Chez qui l'amour s'enflamme au premier regard doux
Et sont plus prompts encore à le laisser s'éteindre.
Mais je m'en vais me taire afin de ne pas geindre.
Ce serait trop petit, trop indigne de nous.
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime, et voilà tout.

Je t'aimerais pour deux, t'aimerai de silence,
Glissé dans le linceul de ma désespérance.
J'idéaliserai ton regard et ton corps.
Et tu ne sauras pas si je te pleure encor
Ou si, le temps passant dans mon cœur éperdu,
Une autre me remet sur le chemin perdu.
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© Vincent Herelle 2016