Les Vendanges de l'Autobus |
Le cygne. |
Un cygne glisse dans le soir, Calmement lissant le miroir. Le seul témoin de son passage, Une simple feuille, naufrage. Sous les saules, près de la rive, Rien qui la mette à la dérive, Une barque là-bas s 'endors, Sans s'occuper de son corps mort. La nuit d'hiver au froid d'auroch Semant déjà de blanc le roc, Au ciel étend ses grandes voiles : Un grand lac parsemé d'étoiles. En bas, le lac aux eaux profondes Est un grand ciel où vont des mondes, Se reflétant dans le néant Comme un pendant au ciel géant. Le cygne glisse entre ces vides Et ne laisse que quelques rides, Comme un vaisseau du temps jadis, Les mâts tout de blanc alourdis. Déjà, le froid aux doigts de glace Lui dit qu'il faut laisser la place. L'âge de partir l'empêchant, Le cygne prépare son chant. Le givre brillant se décore Du léger rose de l'aurore. Le dernier rond s'est effacé. Qui saura qu'un cygne est passé ? |
© Vincent Herelle 2016 |