Les Vendanges de l'Autobus

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Grains de Sable.

Ils roulent lentement sans vraiment se poser,
Simples jouets des vents sur le flanc de la dune.
Comment imaginer qu'aucun d'eux puisse oser
Rêver aux temps lointains où chantait la lagune?

Chacun semblable à l'autre, et pourtant différent,
De notre humanité la plus fidèle image;
S'ils nous semblent toujours un monde cohérent,
D'y regarder vraiment, avons-nous le courage?

Par le souffle brûlant du désert emporté,
Jusqu'au delà des mers, vers des pays étranges,
L'un finit sous la dent d'un dîneur irrité
Ou parmi les grands frères de la Baie des Anges.

Mais, pour un qui s'en va, reste encore un million,
Au flanc toujours mouvant de la dune sauvage.
Quand fleurit au couchant un soleil vermillon,
Chacun, parmi ses pairs, existe davantage.

Et tous les éléments peuvent bien s'agiter,
Le vent pousser la dune à des milles encore,
Debout, face au néant comme à l'éternité,
Un grain de sable n'est qu'un rocher qui s'ignore.
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© Vincent Herelle 2016