Poèmes de jeunesse

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Matin chagrin.

Jaloux ? Non. Même pas, cependant qu'il m'en coûte.
Tout juste un peu d'aigreur avec un peu de doute,
Un peu plus de regrets sur l'humaine nature,
Ou l'âme plus cynique et quelque peu plus dure.
Et, pour garder un coeur léger, presqu'aérien,
Encor je veux chanter : "Je ne regrette rien !"

Le temps va au hasard
Et Jeunesse se passe,
Se dilue en l'espace.
Allons, il se fait tard !


L'herbe s'argente encor de larmes de rosée,
Tandis qu'au coin de l'oeil une autre s'est posée.
Même si l'on ressent que l'on s'est fait gruger,
L'homme n'est pas divin, et ne doit pas juger.
Le temps, toujours passant, se rit de nos querelles :
Les étoiles aussi ne sont pas éternelles.

Et le temps fuit, hagard.
Sous sa caresse lasse
Même le bronze casse,
Se ternit le regard.

Tandis que, dans le val, chantent quelques clarines,
Un doux soleil risque une caresse câline.
Le monde entier se fait gentiment apaisant
Pour l'homme, qui n'est là vraiment rien qu'un passant.
Des langes au linceul, un claquement de toile,
A peine aussi long que le clin d'oeil d'une étoile.

Le temps va au hasard
Et Jeunesse se passe.
Faites place à l'espace !
Adieu ! Voici le soir !

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© Vincent Herelle 2016