Poèmes de jeunesse

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Polaire.

Il fait très froid dans les jardins
Où le vent glisse longuement.
L'été paraîtra-t-il demain ?
Le vent fuit parmi les sarments.

Tandis qu'un gris soleil efface
Une buée à la vitrine,
Tendrement, tes longs doigts de glace
Glissent au long de ma poitrine.

C'est la caresse langoureuse
D'une tendre main passagère.
Tu es la présence amoureuse
Et l'invisible meurtrière.

Comme la muse du poète,
A l'heure ou l'Orient pâlit,
Tu me visites sous ma couette
Et je frissonne dans mon lit.

Lèvres béantes des gerçures
De tes baisers ardents, séduit,
Je bénirai chaque blessure
Et m'enfoncerai dans la nuit.

Tu as vingt noms pour vingt parures :
Le Temps, l'Age, quand tu veux plaire,
Solitude, Mort, Déchirure,
Mais moi, je t'appelle "Polaire".
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© Vincent Herelle 2016