Les Vendanges de l'Autobus

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La Pyramide.

Tout au bord du désert, un rond de pierres noires,
Séjour mystérieux, sauvage et désolé,
Que Pégase et, peut-être, Icare ont survolé,
Auprès d'un carrefour de pistes illusoires.

Dans la fauve couleur qui se fond en pastel
Sous le soleil de feu qui brille entre deux crêtes,
Un roc noir, une pyramide aux trois arêtes,
Garde un sombre granit qui se veut un autel.

Noir sur noir, il y a des lettres dans le marbre:
Sur la première face est marqué: "Vérité",
Mot pur, et généreux, dans sa sévérité,
Plus dangereux encor' que la lame du sabre.

Sur la deuxième face, il est inscrit: "Donner",
Sereinement chargé de la loi du silence.
Sur la troisième face, on lira: "Confiance",
Dont le reniement seul ne se peut pardonner.

Ce monument ne peut sur ce point s'achever
Sans un dernier côté, qui lui tient lieu de base.
Perdu sous le sable que le vent fol arase,
Sur la dernière face, il est inscrit: "Rêver".
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© Vincent Herelle 2016